Le choix s'est imposé à moi de présenter un bestiaire constitué d'animaux issus de contes, légendes, mythologies, sous forme de relique. Crânes, ossements mettent la distance nécessaire, pour permettre au regardeur d'envisager un monde sans en dévoiler la face. Derrière ce voile se maintient le mystère, mis en scène par les oripeaux (dans l'acceptation d'étoffe ou d'ornement de faux or ou d'argent, faux éclat, apparence brillante et trompeuse), empruntés à l'art cultuel. Le paradoxe se situe dans la parodie du reliquaire initialement consacré aux martyres, mis ici au service d'animaux mythiques qui par mimétisme sacralise les restes tangibles certes, mais invérifiables.


          Ces reliquaires appellent une mise en espace que je théâtralise à l'aide d'un meuble en acier brut d'atelier, qu'accompagne une toile de fond. Cette toile, faite d'un tissu d'ameublement fleuri, rappel d'un confort bourgeois, est peinte d'une maison nimbée de lumière, plantée dans un environnement se voulant en relation avec les reliques associées. La maison auréolée symbolise la présence humaine réconciliée avec la nature. Dans un monde où l'humanisme n'asservit plus la nature mais s'harmonise avec elle, pour permettre à l'ensemble des acteurs de s'épanouir dans un progrès régénérateur.


voir: Reliquaires.