«ceci est mon sang»



Le travail autour de ces trophées de chasse, trouvés dans des vides grenier, brocantes, est une manière de donner une troisième «vie» à ces cervidés. De leur vie sauvage il ne reste que peu de chose après un long séjour accroché au mur d'une salle à manger, spectateurs silencieux et immobiles des repas familiaux.


Oubliés, relégués dans le fatras des rebuts de notre société de consommation, ces trophées deviennent objets parmi les objets. La mise en espace, que je leur propose, a été réalisée dans l'intention de leur offrir une ultime dignité dans la commémoration de la violence qu'ils ont subi.


«La chambre écarlate» met en scène trois trophées de chasse sacralisés par des auréoles de pacotille. Un récipient métallique est prêt à recevoir les larmes de sang qui s'écoulent des yeux des cervidés. Cette chambre funéraire tendue de velours écarlate, repose sur des pattes d'autruche. Ici, sobrement peinte en noire, la Maison Sauvage nous dévoile ses entrailles, réceptacle d'un monde qui se meure.


Voir : La chambre écarlate.