Si je développe dans les reliquaires une esthétique du kitsch c'est, dans un premier temps, en rapport au lien étroit que le kitsch entretient avec le cultuel . La plupart des religions voit le kitsch triompher dans les richesses ostentatoires de leurs cultes. Son abord facile, immédiat permet de capter et de fixer l'attention du fidèle, hypnotisé par tant de magnificence, contrastant avec la grisaille de son quotidien.


      Dans un deuxième temps, la fausseté du matériau «pauvre» se faisant passer pour un matériau «riche» me permet, au-delà du clinquant, de créer un contraste avec la véracité de l'animal réifié dans ces parties imputrescibles.


    Par un agencement de matériaux, recherché pour leur connotation kitsch visible et reconnue, le plus ostentatoire possible, je cherche par ces textures et couleurs qui prêtent à sourire, à créer un contraste saisissant avec le masque grinçant de la mort.


        En confrontant ces objets antinomiques, il s'agit de faire surgir au sein même de cette société de surproduction visant au bonheur matériel ( dont le principal vecteur est le kitsch), face à l'insouciance du consommateur, faire surgir, dis-je, l'effroi dû aux conséquences d'un système oublieux du minimum de respect à l'encontre d'une Nature outrageusement pillée.